Le fléau des faux orphelinats au Népal
Le côté obscur du «volontourisme » au Népal
De belles actions en apparence, mais les dessous du volontourisme au Népal révèlent une réalité bien moins reluisante. L’UNICEF estime en effet que 85% des enfants dans les orphelinats au Népal ne sont pas du tout orphelins, et ont au moins un parent vivant. Il s’agit en fait d’un commerce d’enfants qui commence dans les campagnes reculées et pauvres du Népal, où les parents sont amenés à envoyer leurs enfants dans des orphelinats, souvent attirés par la promesse d’une éducation. Mais il est très fréquent pour les enfants de ne pas pouvoir rendre visite à leurs familles et dans certains cas, ils sont même victimes d’abus physiques, psychologiques et sexuels. Ces faux orphelinats profitent donc d’une part, des parents qui sont trompés quant à l’avenir de leurs enfants, et d’autres par, des volontaires et des donateurs bien intentionnés qui les soutiennent, persuadés d’aider de vrais orphelins. Malheureusement, les dons des touristes vont à leur tour alimenter un besoin d’enfants qui se trouveront alors retirés à leur famille d’origine et placés en foyers.
On estime que 90% des orphelinats au Népal sont situés dans les principaux centres touristiques (Katmandou, Lalitpur/ Patan, Bhaktapur, Kaski et Chitwan), et selon les données gouvernementales, seulement 10% de ces orphelinats se conforment aux normes juridiques du pays. Et le tremblement de terre dévastateur d’avril 2015 a évidemment aggravé ce phénomène, tuant 9 000 personnes et en déplaçant beaucoup d’autres, créant un certain chaos qui a contribué à une augmentation du trafic d’enfants.
Toutefois, le Conseil de la protection de l’enfance du Népal tente de garder un œil sur ces orphelinats abusifs. En outre, l’Unicef et en particulier l’ONG Next Generation Nepal, travaille aux côtés du gouvernement népalais pour arracher les orphelins des griffes de orphelinats et les rendre au plus vite à leurs familles. Des maisons de transit ont ouvert et fournissent aux enfants un abri, une protection, des soins de santé et une éducation, tout en recherchant activement des membres de leur famille. Ces organisations ont lancé un appel à la communauté internationale pour décourager les volontaires de prêter main-forte aux orphelinats à l’avenir.