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Réchauffement climatique au Népal : le danger des lacs glaciaires

Réchauffement climatique au Népal : le danger des lacs glaciaires.

L’Himalaya n’est pas épargné par le réchauffement climatique Dans ces hautes montagnes, les glaciers fondent et les lacs se remplissent devenant littéralement des bombes à retardement.

Avec le réchauffement climatique, la fonte des glaciers en Himalaya entraîne la formation de lacs glaciaires. Ces retenues d’eau représentent de potentielles bombes à retardement : en effet, si ces lacs venaient à déborder et les berges à céder, les inondations pourraient détruire les villages des vallées en contrebas.

D’après le Centre international pour le développement intégré des montagnes (Icimod), 200 de ces lacs glaciaires sont potentiellement dangereux. Vingt d’entre eux sont localisés au Népal. Et le pays est d’autant plus vulnérable qu’il est situé sur une ligne de faille tectonique, ce qui l’expose à des risques de tremblements de terre comme ce fut le cas lors du séisme de magnitude 7,8 d’avril 2015 où plus de 9000 personnes avaient péri.

Le Népal cherche à se prémunir contre ce risque. En 2000, avec l’aide de l’Icimod, le pays avait déjà procédé à une opération de drainage du Tsho Rolpa, en construisant un canal d’écoulement ; le Tsho Rolpa étant l’un des lacs glaciaires à plus haut risque, menaçant la vie de 67 000 villageois. Le Népal s’inquiète donc fortement des conséquences du changement climatique, et redoute également d’importantes perturbations des approvisionnements en nourriture et en eau, entraînant des pénuries, ainsi que des déplacements massifs de population.

Malheureusement, le phénomène de fonte des glaciers n’est pas prêt de s’arrêter. Si le réchauffement climatique et les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent à leur rythme actuel, la région pourrait perdre les deux tiers de ses glaciers d’ici 2100, selon le rapport Hindu Kush Himalaya Assessment. Dans le même temps, l’Himalaya pourrait se réchauffer de 4,4 degrés Celsius d’ici la fin du siècle.

C’est donc pour toute l’Asie du Sud et ses 1,9 milliard d’habitants que les prévisions sont catastrophiques. Car les glaciers de la région himalayenne de l’Hindu Kush, qui s’étend sur plus de 2 000 kilomètres en Asie sont une source d’eau essentielle : d’eau potable et pour les sanitaires, mais aussi pour l’agriculture, l’hydroélectricité, et le tourisme.

Lac Gokyo IMAGES/FENG WEI PHOTOGRAPHY